16H30. Il faut s'exciter. La pression monte. Se préparer. Mais à quoi? Improviser c’est être prêt à tout. Prendre ce qui est là. Construire des histoires à la manière de Shakespeare, avec l’accent Marseillais ou sans parole, sur un mot lancé du public, en chantant, deux par équipe, avec ou sans les autres, libre, et toujours en temps compté oh là là là ....Un match c'est des années d'entraînement, une équipe qui dit oui. Y aller, lâcher, s'amuser, plaisir sans rudesse ne rien regretter. Improviser un jour, improviser toujours. Et si le trac ne lâchait pas ? Se retrouver au milieu de la patinoire en maillot prêté par les pros et tout foirer. Redouter. Racisme, clichés, refus de jeu, les grands ennemis.
18H. Arriver dans un amphithéâtre de 300 places, fauteuils en velours et patinoire à monter. S'imprégner, sentir, respirer, s'ennuyer ce qu'il faut pour laisser l'envie monter.
Rencontrer les faux adversaires d'un soir et amis le reste de la vie, se renifler, s'encourager, se prendre dans les bras. Traîner entre scène, salle et coulisses, espérer le public. Se laisser démanger par l’envie d’y aller.
19h. Un échauffement histoire de. Connaitre nos prénoms. Et puis bouloter, du pain et du jambon tout rose et des gâteaux faits maison.
19h57 Dernières minutes avant d’entrer, merdes d'usage, le plaisir seul mot d'ordre
20h. Trottiner jusqu'à la patinoire. Cinq minutes d'échauffement réglementaire et obligatoire.
Puis enfiler le maillot.
Les impros défilent. Le public rit. Se sentir dedans même si on a fait mieux. Bien mieux. C'est dur la reprise. A la mi temps, le score est indécent. S’en sentir peu responsable.
21h45. Saisir l'opportunité d'un conte pour retrouver ses marques et marquer. Ouf. Tout n'est pas perdu. Les sensations sont là. Apaisement.
22h30. Au coup de sifflet final, les étoiles sont pour les autres et c'est mérité. Le public a passé un bon moment et c'est l'essentiel. Reste à débriefer, analyser, refaire le match, se congratuler. Et surtout boire un coup !