Ils sont venus directement du bureau pour voir celui dont parlent tous les journaux, public averti venant observer les toiles d’un artiste junky. Un homme qui a commencé à l’extérieur, des œuvres à faire peur. Certaines donnent envie de partir en courant mais happent celui qui à les regarder d’un peu près prend le temps. Fascinant mélange de ressentis personnels et de révoltes collectives, Basquiat interpelle. La cause des noirs aux Etats-Unis il martèle et avec la dextérité d’un set de Charlie Parker, des êtres humains, il montre l’intérieur, leur anatomie et leurs angoisses ressenties. | Quand Lyon salue Marie pleine de grâce, les touristes sur les trottoirs s’entassent pour profiter du son et des lumières, partout jusque sur la colline de Fourvière. Sur les façades des monuments sont projetés des faisceaux que viennent admirer les gens par troupeaux. Venant d’un merci à la Sainte Mère, le spectacle devenu événement de renommée interplanétaire, et construit pour plaire aux masses populaires, reste éphémère sans laisser sur les murs une quelconque trace de matière |
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Pourquoi va-t-il de soi que les villes puissent dépenser la lumière pour éclairer l’extérieur alors que les graffeurs ne deviennent reconnus que quand ils sont exposés à l’intérieur ?
Ceux qui utilisent des projecteurs sont-ils plus inspirés que ceux qui usent de bombes ?
Puisque les villes savent reconnaître le talent de ceux qui habillent les murs, l’éphémère est-il préférable au durable ?