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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 15:36

 

Une Déambulation intérieure en plusieurs mouvement, à la manière du bout de la lorgnette.

 

Douce, furieuse, maladive, pure, celle d'un jour ou pour toujours, acquise ou innée, la folie, c’est ce qui est de l’autre côté de la frontière, celle avec la raison. Elle est comme un fil intérieur qui parfois rompt. On dit aussi :

Devenir chèvre

Yoyotter de la touffe

AVoir des chauve-souris dans le befroi

Etre à un chromosome près d'être une pomme de terre

 

Une folie est une maison de campagne construite au 18ème siècle, à l’écart de la ville, dans les feuilles. Le parc de Bercy en abrite un vestige, havre de paix, que l’on peut découvrir aux horaires d’ouverture après avoir déjoué tous les obstacles qui jalonnent le chemin pour y arriver. Un scooter venant de gauche pour aller sur la droite qui s’écrase sur la carrosserie , ue voiture sans conducteur ni frein à main qui broie l’aile gauche, uolis piégé à la gare de Lyon qui paralyse le trafic sur la ligne A, une rame de la ligne 1 qui dégueule des voyageurs transvasés.

 

La folie est écrite par Olivier Adam ou Marie Ndiaye dans des personnages à fleur de peau, prêts à exploser où le simple fait de les rencontrer sur des pages noue l’estomac et instaure un malaise qui donne envie de hurler.

 

La folie est jouée à la manière de Tennesse Williams ou de Koltes, dans un théâtre de la place du Palais Royal ou des Abbesses sur un plateau froid dénué d’âme. L'un qui donne le tournis avec la valse de ceux habillés de noir qui apportent les accessoires, l'autre immobile avec le seul mouvement du comédien qui raconte son histoire. La folie observée de celle ou celui qui est passé de l’autre côté, celui où la clairvoyance n'est plus glace le sang d'effroi et transperce comme si c'était soi.

 

La folie improvisée sur la scène par des comédiens amateurs en recherche de sincérité. Ils la touchent du doigt, celle de l’être humain dans la peau de l’acteur. Ils montrent leurs angoisses au plus près et la rencontre avec les tréfonds de leur âme. Ce qui sort du jeu est très proche du je.

 

Pour apaiser ceux qui se sentent devenir fou, la télévision regorge de programmes où elle est montrée sous toutes ses formes de tueurs en séries. Elle porte des noms savants et qui permettent de relativiser. Il y a pire ? Tant mieux, alors ! Ca devrait suffire.

 

La folie est un quartier de Nanterre, d’abord une carrière, une champignonnière, un terrain vague avec quelques pavillons puis un bidonville pour accueillir la main d’œuvre nécessaire aux trente glorieuses, une université aujourd’hui. La folie se cultive toujours à Nanterre par :

- Un store résolument baissé pour masquer le soleil à une seule personne qui enferme tout l’open space dans le noir.

Une photocopieuse qui crache les feuilles de paie de l’entreprise aux oreilles de ceux qui travaillent à côté.

- Des intrusions sonores qui violent le silence de façon aléatoire: Une pomme croquée à pleines dents, une souris cliquée frénétiquement, une conversation poursuivie à haute voix, une porte de salle de réunion laissée béante à cause de la clim qui n’y fonctionne pas, des salutations éphémères et joviales multipliées par le nombre de combinaisons possibles avec 600 salariés, la porte qui claque à chaque fois.

- Les valeurs en vigueur, la répartition des biens selon le grade, les congés à prendre selon le large choix des  mois d’août ou d’août, la prise en compte des résultats de l’enquête de satisfaction interne par la responsabilité individuelle pointée du doigt.

 

CIMG1421

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commentaires

B
<br /> La photo, les chauve-souris dans le beffroi, le texte superbe bien que triste. "Ne lâchez rien" qu'ils disent tous les jours de semaine en fin d'après-midi sur une radio nationale. A moins qu'il ne<br /> faille tout lâcher ...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> C'est extrêmement tentant en effet !<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> je pense à toi qui déambule sous le soleil. L'ombre forcée, le bruit, l'agression sonore quotidienne est loin aujourd'hui. J'espère que tu profites de la couleur des végétaux, de l'eau, du bruit<br /> des oiseaux ou des pas, et ne penses plus à N. Je t'embrasse.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Merci !<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Bah moi, j'aime bien la photo... ils sont où les gens?? beau dimanche. bises Nat<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> ils sont tous à l'asile, les gens ! Enfin presque ... Certains sont en pleine évasion ... Merci ! Bises<br /> <br /> <br /> <br />