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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 15:42

-          Du vent dans les palmes, du cri des corbeaux et du ressac de la mer à Khatovan, avant la construction du port maritime international

-          Du sourire de Pushpan, improbable lifegard et délicieux plagiste

-          De la cohue des rickshaws, des motos et des autos à toute heure, en tous lieux, sans pause

-          De quatre vaches arrêtées sous un panneau interdiction de stationner dans un caniveau de Madurai

-          Du goût du poivre dans la sauce coco qui accompagne les idly

-          De l’atmosphère étrange, des rues désertées et des villas abandonnées, ville fantôme de Karaïku un sept août.

-          Des enfants riant et jouant sur la statue d’Indira Gandhi, toboggan d’occasion dans le rose du soleil couchant de la jetée de Pondichéry.

-          Du pied de la masseuse, ferme et délicat, déambulant sur mon corps tout entier

-          Des quelques minutes de lâcher prise aux côtés de mon amour dans l’Ashram de Sri Aurobindo

-          Des cueilleuses de thé, des porteuses de briques, des vanneuses de palmier, des tisserands de saris, des bronziers concentrés sur leur ouvrage, le dos cassé pour quelques centaines de roupies

-          Des champs d’arbustes à thé ou à épices, des herbes coupantes de citronnelle, des bananiers alignés, de la jungle, du vert à perte de vue

-          De la souplesse des gladiateurs de Kalaripayat et de la grâce colorée de l’homme vert du Kathakali

-          De la caresse de la trompe de l’éléphant sur ma tête

-          Des détours par le marché et par le mall, un jour de fête nationale, drapeaux de sortie à Kochi

-          De l’odeur de moisi dans les draps, de ma peau moite, du linge qui ne sèche pas

-          D’un brahmane maigrichon au bout d’une allée bordée de statues de chevaux colorées et habitée de singes malicieux

-          D’avoir tenu le gouvernail du bateau sur les backwaters au petit matin, sous l’œil bienveillant du chantant Cap’tain Vijay

-          Des carcasses de viande pendues à la manière de Chaïm Soutine, quelque part dans la rue des Juifs à Cochin

-          De personnes allongées dans les rues, bougeant à peine des membres archi-maigres

-          De la juxtaposition des lieux de cultes hindouistes, musulmans, chrétiens, juifs, côte à côte, leurs sons mêlés, aux couleurs vives et expressives

-          D’une impression de ne pas avoir été attendue, d’une culture bigarrée et en pleine action, en marche

-          Du brahmane bedonnant attendant le client devant la porte de son autel dans le temple de Meenakschi

-          Des grappes délicates de poivre pendouillant sur les branches perlées d’eau de pluie

-          De la vue sur la ville de Trichy depuis le temple Rockfort, une série de cupcakes aux couleurs vives

-          De l’odeur des ordures en décomposition des déchets posés là, même sur la plage, partout, des hauts le cœur associés

-          De la délicatesse des senteurs des huiles de massage, au camphre pour la tête, au sésame pour le corps, à la rose pour le visage

-          De la forêt de poils aux pattes de la masseuse

-          De mon corps essoré par le cours de yoga, tout en contraste avec la souplesse de l’enseignant

-          Du dodelinement de la tête qui veut dire oui

-          De sourires gênés, d’éclats de rire et d’instants de pose pour les photos

-          De jambes maigres dans des lunghis et de ventres remplis de riz

-          D’immeubles en construction à la pelle autour de Trivandrum

-          De la force du courant de l’océan indien, à la montée et à la descente

-          Du vol des rapaces sur la plage au soleil couchant, impression étrange

-          D’un jeu qui se joue aussi professionnel et sans rien, en répétant Kabaddi, Kabaddi, Kabaddi sur une seule respiration

-          Des partis politiques symbolisés sur les murs des maisons pour tous ceux qui votent et ne savent pas lire. Le lotus a gagné les élections nationale et la main a pris une claque, une faucille gouverne le Kerala…

-          Du poids de la noix de coco dont le jus se déguste à la paille, les pieds en éventail

-          De l’impossibilité de faire des écarts culinaires

-          De l’appel à la prière le matin à l’aube, de la sono du temple le soir, l’après-midi, souvent

-          De la chemise blanche et pantalon bleu, impeccablement repassés en toutes circonstances, de Jamalmoïty qui dort dans son bus

-          De temples en granit rose aux façades délicatement sculptées dont j’ai oublié les noms et de quelques histoires des dieux et de leurs acolytes, foisonnantes

-          D’un cortège funéraire, un corps habillé de blanc allongé et porté au son des voix et des clochettes

-          Des pubs géantes pour les bijoutiers jalonnant les routes du Kerala

-          De la joie des enfants et de l’accueil des enseignantes pour la visite impromptue de leur école quelque part dans un village

-          Du whisky local, beurk.

 

Certains de ses souvenirs ont été photographiés, d’autres pas. Les images sont à venir…

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commentaires

J
Voila un bon moment que je n'avais pas déambulé sur "Plume de rue". Merci pour ce voyage en Inde, ses odeurs et ses huiles. J'attends les photos...
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P
<br /> <br /> Elles arrivent, elles arrivent... C'est un peu long à trier. Merci de revenir ici.<br /> <br /> <br /> <br />
K
et j'ai hâte d'en voir des photos ! ;-)
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P
<br /> <br /> oui, oui, oui ! ça arrive volontiers. Entre les déambulations, le soleil et la rentrée littéraire, je n'ai le temps.<br /> <br /> <br /> <br />