Des carcasses écorchées, de lapins pendus au poil soyeux ou de boeuf sanguinolent, des glaïeuls rouge, des valets en prières rouges ou des hommes en uniformes rouges, du rouge, très rouge, Soutine aime les séries. Elles sont pour lui un procédé créatif, une simplication succesive pour atteindre l'essence des sujets choisis. Elles s'exposent à l'orangerie où Monet a entreposé ses nymphéas, peintes en séries oh si, la peinture s'y prête.
En face, côté Jus de pomme je vous recommande l'extraordinaire série de gisants de Manuel Alvarez Bravo, un photographe inspiré aimant les lignes, les objets et les cadavres.
Un peu plus loin, au Bal, la série des photographes anglais se termine avec Paul Graham, précédé de Chris Killip. En commun, des clichés pris sur le vif des années Thatcher. Une sombre époque rendue glaçante par l'exhibition de séries de files d'attentes, de postures désespérées de ceux qui n'attendent plus rien, découragés de bouffer de la vache enragée. Et puis aussi et ce jusqu'au 9 décembre, une série d'instants présents, doublés pour être plus percutants. Une idée de génie.
Et puis il y a aussi Moï Wer, chez Cartier-Bresson, des séries de compositions, tout dans le détail, d'objets, d'êtres humains. Des échos de rides humaines et de stries foliaires, de poupée de porcelaine et de jeune fille fragile.
Il y aussi les séries de la toile, la proposition de la Laverie, les espaces de Mathilde Collot ou la très jolie série de parapluies de Nathalie ici.
Et moi ? je cherche mes séries ... Alors si quelqu'un a une idée, je pends ... Il parait que l'inspiration vient en faisant.