Plume invitée : Juliette
Sur proposition
Mode d’emploi pour remettre les choses en perspective
Détester le RER et envier ceux qui prennent le métro.
Changer de lieu de travail, abandonner le RER, se réjouir et constater que le métro aussi est bondé, avec son lot quotidien d’avaries techniques ou humaines et qu’il y est beaucoup moins commode de lire.
Détester la zone industrielle de Nanterre et rêver de travailler dans de l’Haussmannien.
Changer de lieu de travail, intégrer un immeuble particulier dans le quartier de la Madeleine et constater que l’isolation des fenêtres est approximative ce qui pose un problème en période de grand froid (et probablement de fortes chaleurs …), qu’on ne peut pas faire un pas dans la rue sans buter contre (au choix, réponse multiple possible), une valise, un touriste, un individu pressé, un vélo, un scooter, voire un automobiliste daltonien, que le bruit règne en tous lieux, que les restos de quartiers sont chers et bondés et que finalement une cantine a du bon.
Détester les multinationales et fantasmer sur les PME à taille humaine et aux process souples.
Changer de lieu de travail et vérifier l’adage de l’herbe verte.
Se dire que c’est vraiment moche et que la vie est injuste. Beaucoup trop.
Aller faire un tour à l'institut Curie.
Prendre une claque. Magistrale.
Sortir sonnée.
S’engouffrer dans une bouche de métro, regarder le tourbillon des vivants rentrer de leur boulot et faire la tronche.
Oublier de détester.
Sentir une larme couler sur sa joue.
Remettre les choses en perspective.