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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 10:39

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L’intégralité de l’œuvre de Niki de Saint-Phalle est exposée pour la première fois dans sa globalité au Grand Palais à Paris. Cette rétrospective met en lumière le processus créatif d’une artiste singulière, ancré dans son histoire personnelle comme dans celle de son époque.

Niki de Saint-Phalle est née Fal de Saint-Phalle, d’un père français et banquier et d’une mère trompée et américaine. Elle est née Catherine Marie Agnès et est devenue Niki dans une enfance jalonnée d’éloignements familiaux, de rejets affirmés du racisme, d’une nounou au surnom de Nana, d’une éducation bourgeoise et catholique dans le New Jersey, d’un viol paternel.

A 17 ans, elle épouse Harry Matthews avec lequel elle voyage, découvre Gaudi et le facteur Cheval et a deux enfants. Elle est riche, belle, mannequin pour Vogue et fait une dépression. En 1959, elle est internée et se soigne à coups d’art. Elle crée ses premières œuvres avec ce qui est là. Inspirée de ses sensations, de Pollock et des matériaux à sa disposition, elle édifie des œuvres étonnantes remplies de colère.

Niki de Saint-Phalle décide de devenir une artiste. Elle s’installe Impasse Ronsin dans le quartier de Montparnasse à Paris et y fait une rencontre décisive en la personne du sculpteur Jean Tinguely.

C’est lui qui rendra possible le désir de Niki d’aller au bout de sa rage en tirant sur des toiles. C’est lui qui fournira le fusil et accompagnera cette phase de destruction, celle qui lui permettra d’exploser, dans tous les sens du terme.

Pendant deux ans, elle tire sur les éléments exogènes de l’époque qu’ils soient sociaux, politiques ou religieux, mue par sa propre histoire personnelle.

Avec l’inspiration de la grossesse de son amie Clarisse, elle crée les nanas, ces femmes tout en rondeurs avec des corps gigantesques et de toutes petites têtes qui symbolisent sa représentation de la féminité, sensuelle quand le cérébral masculin est réduit à sa portion congrue. Les nanas sont des femmes qui accouchent au début puis sont joyeuses, rondes. Niki de Saint-Phalle est féministe et l’exprime. Elle rend ainsi visible ce que sera la société demain avec une part plus importante laissée aux femmes, aux sentiments.

Elle travaille sans relâche, avec Jean et une équipe de fidèles qui l’accompagneront pour certains jusqu’à leur mort, à l’instar de Ricardo Weber. L e processus de création se poursuit toute la vie de Niki de Saint-Phalle et trouve son apothéose dans l’œuvre de sa vie, un projet de quinze ans, inspiré du Parc Güel à Barcelone, avec le jardin des Tarots. Des œuvres gigantesques qui servent aussi à être touchées, habitées.

Et ça, c’est ça résonne, car c’est comme ça que j’ai conçu les déambulations créatives de Plume de Rue. Je resterai modeste quant à la comparaison avec Niki mais dans le processus, prendre ce qui là, s’inspirer et créer, rendre accessible et faire sien, c’est mon chemin à moi aussi !

 

 

 

Si vous êtes curieux d'une visite anglée sur le thème (que) faut-il détruire pour innover, je vous invite (très vivement) à une visite avec Catherine Foliot, spécialiste du management de l'innovation. La prochaine, c'est le 5 décembre : http://passagesinnovation.blogspot.fr/2014/11/que-faut-il-detruire-pour-innover-des.html

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