Arbres mi feuilles mi fleurs
Colza jaune vif et lilas
bordent l'autoroute
Images du dehors, mots de l'intérieur
Arbres mi feuilles mi fleurs
Colza jaune vif et lilas
bordent l'autoroute
Oasis : Eau milieu du désert
Ob : Eau de Sibérie
Océan : Grande eau
Odyssée : Voyage à mer
Œnologie : Amélioration gustative de l’eau
Offshore : Eau loin, très loin
Ogéaime : Eau transformée
Ohrid : Eau entre Albanie et macédoine
Oignon : Générateur d’eau humaine
O joie : Eau de vie
Okavango : Eau de mémoire, eau de bientôt
Oléron : Eau tour.
Omble chevalier : roi des lacs
Onde : dessin d'eau
Oppenheimer : créateur de tsunamis artificiels
Oque : Derrière le bar
Orage : O désespoir.
Osiris : Voyageur en barque, fertilisateur de papyrus pour plumes anciennes.
Otarie : désert
Oursin : pensée matinale
Overblog : Au fil de l'eau
Ow (Glasg) : Le whisky ? Sans glace !
Oxygène : Eau respirée
Oyat : graminée utilisée à fixer le sable des dunes
Oz, Amos : plume d’un pays où l’eau est l’enjeu
Photos Patrick Masson
Texte de Clément, écrit sur la route du vin
Photos de Patrick Masson, venues d'ailleurs
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La dame de Saigon n’avait pas prévu de se perdre dans le labyrinthe des carrés symboliques. Trop de vin avait coulé dans le même sens. Elle tanguait, ne sombrait pas, s’accrochait à l’idée que le tulipier de Virginie, là-bas allait la soutenir. Elle aimait les arbres qui venaient de loin. Du reste pour elle tout ce qui venait de loin était extraordinaire, meilleur, plus beau. Pour preuve, n’avait-elle pas troqué son nom d’Albertine Châlon en Dame de Saigon ?
Elle longeait le mur jaune banane du Palais de la Réunification. Le haut col de son corsage en satin orangé lui donnait un port de tête rigide. L’étroitesse de sa jupe carmin entravait ses pas.
COUPER, ça ne va pas.
Tu trottines comme si rien était, mais aller retrouver ta vieille copine Geneviève, l’ambulancière de Diên Biên Phu après quarante ans de silence, ça doit t’émouvoir. Je veux le voir sur ton visage, je veux de l’hésitation dans ta démarche.
ON RECOMMENCE dès le départ. ACTION
Elle longeait le mur jaune banane du Palais de la Réunification. Malgré le haut col rigide de son corsage en satin orangé, elle baissait la tête, son dos se courbait. L’étroitesse de sa jupe carmin rendait ses pas hésitants. Un moment, elle s’arrêta, s’adossa au mur, comme pour reprendre des forces. Là-bas, la traversée du Parc Tao Dan s’annonçait peu plaisante. L’averse de mousson avait inondé les allées. Elle releva sa jupe et enjamba les flaques. Sa ballerine gauche resta plantée dans l’eau boueuse
COUPER, t’as rien compris.
Alors maintenant tu sautilles au-dessus des flaques d’eau, tu y laisses ta chaussure et continues pied nu, sans problème. Mais tu oublies que t’as 80 berges pauv’ pomme. Mets toi ça dans le crâne, 80 ! Le temps où tu montais à toute vitesse en sautant dans ton ambulance sous les ordres de Bigeard est loin, très loin.
ON RECOMMENCE la traversée du jardin. ACTION
Les allées du Parc Tao Dan étaient inondées. Elle hésita, l’allée des banians lui parut moins boueuse. Elle avança doucement, ses socques s’enfonçaient dans la terre. Elle arriva enfin rue Nguyên Du, le bas de sa jupe maculée de boue. Elle poursuivit dans les rues de la ville et arriva à la terrasse du Brodard encombrée de touristes. Une seule table était libre. Elle alla s’y asseoir.
COUPER, c’est n’importe quoi.
Alors comme ça, t’arrives au café, tu cherches une table, plutôt que de regarder si ta vieille amie Geneviève de Galard ne serait pas perdu au milieu des touristes ?
ON RECOMMENCE l’entrée au café. ACTION
Elle fut surprise de voir tant de touristes à la terrasse du café. Ainsi cet endroit était encore célèbre. Dans les années soixante, Joseph Kessel, Lucien Bodard et autres journalistes en avaient fait leur fief et y éclusaient des verres pour oublier les canonnades, les râles, les odeurs tièdes du sang et du foutre qui s’échappaient des blessés. Elle dévisagea une à une les têtes aux cheveux blancs. Pas de Geneviève. Déçue, elle s’assied à la seule table de libre, en plein soleil.
La chaleur devint insupportable tout à coup. Elle dégagea ses pieds de ses socques en bois, déboutonna discrètement le col rigide de son corsage et commanda une bière chinoise. Le temps s’écoula comme coulait la sueur dans son dos. Elle s’endormit.
Une voix tremblante la réveilla. « C’est vous le Dame de Saigon ? »
Texte à deux mains de Lola et Clément écrit sur la route du vin(gt)
Ce n’est pas dangereux M’man, tu sais bien qu’ils exagèrent toujours à la TV. Je veux y aller M’man, je suis sûre que je peux facilement éviter les jeux de pierre, les balles à leur sifflement, la foule des manifestants. Je pourrais je suis sûre profiter des beaux paysages, voire me baigner et pourquoi pas flâner.
Pourquoi pas mais j’ai pas envie de t’accompagner. C’est à cause du vin. Ce Mont de Marie au jus doré, jaune, léger, élevé sans pesticide, dorloté dans le chêne, pouponné dans un verre de cristal, oui ma p’tite, en cristal, pas un gobelet de cantine, faut’ce qui faut. Un Mont de Marie, ça se respecte, ça se hume.
Je n’irai pas me baigner.
*****
D'après un titre original trouvé au
Nouveau nez - 52 rue de Bagnolet Paris vin(gt)ième.
Un lieu vivement recommandé par Plume de rue !
Merci Agnès.
Photo : Patrick Masson
D'abord le tonnerre gronde
Puis la pluie transforme les minutes en heures
Et vide les parcs et les trottoirs.
Sur les bancs, il ne fait pas bon s'asseoir,
Mais après le soir exhale des senteurs
Qui rendent l'âme vagabonde
La prochaine déambulation créative aura lieu le 8 mai, sous un soleil radieux
Qu'il en plaise aux cieux.
Nous partirons à 11 heures non loin de la Porte Dorée, là où certains s'embarquent
au lieu dit : les barques
puis nous rejoindrons les bords de Marne, en passant par le bois de Vincennes
pour finir entre 14 et 15 heures sur la Seine.
Il y aura un pique-nique, des échanges et des propositions d'écriture
sans rapport avec fluctuat nec mergitur.
Plume de rue se charge de tout et vous invite à prendre votre pass Navigo
et à participer à hauteur de 20 euros.
Si vous souhaitez vous inscrire, pour signifier votre passage
laissez un message !
Jardin des tuileries
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Le ciel bleu Et des nuages cotoneux Des volatiles posés Sur le sol sableux Un arbre dénudé Et des fleurs colorées Une grande étendue Un lion prêt à bondir |
Fermer les yeux
Se concentrer sur le chant des oiseaux
Ecouter ronronner la rue de Rivoli
Sentir la brise
...
Le ciel est vaste,
l'arbre est un baobab,
les oiseaux ont la couleur des fleurs,
le lion ouvre des yeux ronds
et se dandine lentement
sur la poussière du chemin.
L'air a l'odeur de la ferme africaine.
Rêve éphémère
d'une pause opportune
au goût de l'amertume,
n'est pas qu'une chimère.
par Luce de Mériadec écrit sur la route du vin(gt)
L'écluse de l'Arsenal crache avec furie son canal Saint Martin,
s'entrouvre pourtant faiblement.
Les immondices s'amoncellent en amont,
se perdent dans l'enchevêtrement des proues de »Yatch Harbour ».
Halte des riches au pays des pauvres.
Le courant pousse doucement le cadavre d'un SDF,
caressé par les feuilles tombées et les verres en plastique:
« L'eau glisse mieux sur la boue ».
Bruit berlinois au dessus de l'écluse,
un métro passe en crissant-criant. Mur très tagué-
-promenade très risquée
le long des piliers de pierre sculptée.
Non,ce ne sont pas les soleils d'Austerlitz!
L'homme sera découvert par le « Petit lieutenant », oui, celui que met en scène Xavier Beauvois*.
Finalement,c'est un russe qui l'a poussé à l'eau, dans le noir.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire,
on a retrouvé dans sa veste 50 euros
- pas de bouteille de vin.
Décidément tout va à volo.
Tant va la cruche à l'eau
qu'à la fin elle se brise!
*allusion au film paru en 2005.
Texte écrit par Lola sur la route du vin(gt).
Depuis plus d'un siècle, elle en impose, elle nous domine et nous nargue. Faisant fi de toutes les attaques des hommes, ou des affres de la nature, son élégance, sa prestance ont triomphé. Où que l'on soit, d'où que l'on vienne, nous recherchons sa présence et son scintillement à intervalles réguliers nous rassure et guide nos pas.
Quand le vent souflle, quand l'orage gronde elle tangue mais ne plie pas. Elle a fait de la devise "elle tangue mais ne sombre pas", sa raison et sa joie de vivre, la dame de fer.
Par Thomas Masson (texte et images) écrit sur la route du vin(gt)
Elle tangue mais ne coule pas,
Elle plie, mais ne rompt pas,
Elle dodeline, mais ne bouge pas,
Elle fait des va et viens, mais n’avance pas,
Elle est toujours en mouvement, mais reste ancrée à sa place.
Elle fait rire les enfants, mais ne sourit pas
Elle les excite, mais reste de marbre,
Elle les fait se défouler, mais n’est jamais épuisée,
Elle est utilisée pour faire la course, mais n’arrive ni première ni dernière,
Elle est un simple jouet, mais ne s’en vexe pas
Elle tangue,
Cette bascule à ressorts,
Mais ne sera jamais retorse.
Thomas anime aussi un blog que Plume de Rue vous recommande : http://lespritailleur.unblog.fr/