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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 08:04

guepard1.JPG

Préparer un gros pot de thé.

Faire infuser le Rooibos dans de l’eau tirée du puits grâce à une éolienne et bouillie sur un réchaud à gaz pendant quarante cinq minutes.

Remplir la gourde tant que le breuvage est brûlant.guepard2.JPG

Monter dans une bétaillère farcie de touristes Français, Espagnols ou Australiens et conduite par deux fermiers Afrikaners très baraqués et roulant des mécaniques.

Echanger avec tous les cobétaillers sur les us et coutumes des guépards et les trouver bien mignons derrière la barrière.

Frémir en franchissant le portail.

Accuser les cahots de la piste à l’intérieur de l’enclos.

Rouler sur quelques centaines de mètres en s’assurant de cheminer ensemble, touristes, fermiers et guépards.

S’arrêter au lieu de pique-nique usuel des félins aisément reconnaissable aux restes des repas précédents.

Attendre un peu et regarder les guépards attraper les morceaux de carcasses de zèbres jetés par les rouleurs de mécaniques.

Disserter sur le fait que certains sont plus rapides que d’autres, assister aux bagarres et reconnaître les miaulements entre les vociférations des touristes.

Sortir sa gourde de Rooibos refroidi et constater que les guépards sont trop occupés à déchiqueter leur viande à pleines dents.

Boire une gorgée et jeter le reste.

Commander une bière.

biere.JPG

 


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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 00:39

 

eiffel

 

 

D’une idée,

Tu es devenue réalité,

Inspirée et poussée,

E. et Bérénice, tes fées.

 

Tu aurais pu être l’histoire d’un soir

Mais depuis un an, tu abrites mon regard

Hébergeant mes souvenirs,

Autant que les promesses d’avenir.

Tu me fais veiller tard,

Mais tu m’as donné le sourire

Et surtout l'appétit d’écrire,

Dans le bain ou le RER,

en voyage ou en city-rando

et même au bureau,

mais ça c'est de bonne guerre.

 

Jean de La Lune, Toinette, Nadège, Nathalie, VéraL, Fanny, Stéph, Rara, Cécile, Thomas Masson, Florence Andrea, Denis C, Véronique, Lola, Luce de Mériadec, Olivier Gibert, Clément, Tara Gastons, Mam Dayate, Myriam A., Henri, Patrick Masson, Anomy, Geneviève E, Alix,

Déambulateurs, créateurs, commentateurs ou chroniqueurs,

Anonymes lecteurs,

Au masculin et au féminin,

A tous ceux qui t’ont nourrie,

De leur plume, de leur œil et de leur talent

De leurs commentaires et de leurs encouragements,

Je dis Merci !

 

Joyeux anniversaire, Plume de rue !

mcommemagdeleine

 

 

 

 

 

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 10:02

hippo1.JPG

Dieu créait le monde.

Il avait créé le ciel et la terre, le soir et le matin, séparé les eaux du haut d’avec les eaux d’en bas. Il avait fait apparaître les continents et les avait couverts d’herbes et d’arbres.

Il venait de créer un grand luminaire pour éclairer le jour, un petit pour présider à la nuit, et les étoiles.

C’était le matin du cinquième jour.

Dieu se gratta la barbe, reprit son Souffle, et décida de peupler les eaux des mers.

Il créa des poissons, de toutes tailles, à écailles et d’un seul tenant, gris ou bleus ou gris-bleu, argentés ou mats, à nageoires lisses  ou dentelées, à barbiche ou à bords francs, tachetés ou uniformes.

Il les mit dans les courants des mers du Nord. Ils filèrent comme des lames dans les eaux, et Dieu vit que cela était bon.

Le fond des mers lui parut vide alors et délaissé, et il fit émerger des sables des poissons plats pour le couvrir.

Les mers du Nord étant peuplées, il s’accorda une pause. Il tourna sa Face vers les rayons du soleil et il eut envie de couleurs. Il souffla et forma des poissons arc en ciel et des transparents à tripes roses apparentes, des à nageoires de tulle ou liées de peaux, des longs et des courts, des piquants, des gonflés, des poissons cailloux, des poissons lune et des poissons danseurs.

Il les mit dans les lagons des mers du Sud. Ils ondoyèrent comme des flammes dans les eaux, et Dieu vit que cela était bon.

Au soir, Dieu prit du recul, et regarda son œuvre : malgré une diversité apparente, tout était finalement pareil : des yeux très ronds, un corps effilé ou vibratile pour se mouvoir dans l’eau, et des nageoires… Dieu était déçu.

Il créa alors d’autres bêtes, plus grosses, ou plus petites, avec des poils, ou des tétons, à jets d’eau, à fanons, des siffleuses et des chanteuses, des bêlantes et des grognantes, mais finalement il n’arriva pas à sortir des formes habituelles.

On était à la fin du jour, il alla se coucher. La nuit porta conseil.

Au matin du sixième jour, il se détendit et se laissa distraire en peuplant la terre de bêtes sauvages. Il avait appris, et  créa des êtres incomparablement différents. A plumes et à carapaces, à sabots et à ongles, à une patte, à deux pattes, à mille pattes. Des courts, des longs, des étroits, des sphériques et des grêles, des musculeux, des rondouillards et des faux maigres. Des rampants et des volants, des galopants, des traînants, des plan plans et des nerveux, des craquetant caquetant et miaulant, des hurleurs et des barrissant. Des puants et des musqués, des à senteurs de fruits et même des empyreumatiques…

Au midi, il regarda les mers, il regarda les terres, et trouva qu’il y avait une différence de qualité préjudiciable à l’œuvre entière.

Malheureusement, il ne pouvait plus rien mettre dans les mers.

Il fit tourner tout le globe, et vit que les fleuves n’étaient pas peuplés.

Fermant son Œil, il pointa son Index au hasard, et celui-ci tomba sur l’Okavango.

Il s’installa près d’un arbre à lianes, et laissa planer son esprit en sirotant un double whisky mélangé à l’eau du fleuve.

Une heure divine passa, entre veille et sommeil. Dieu sortit de ce bienheureux état avec une inspiration qu’il modela immédiatement dans la terre.

Un parallélépipède pour la tête, un parallélépipède pour le corps, quatre pattes courtes formant piliers, puis il donna du volume, du rond partout.

Il munit les narines de petits muscles leur permettant de se fermer sous l’eau. Il donna aussi à la peau la faculté de sécréter son propre écran solaire, et il plaça les gonades de la bête  à l’intérieur de son corps, pour garder l’hydrodynamisme d’ensemble.

Dieu fut très satisfait d’avoir pensé à ces détails.

L’ensemble était, néanmoins, très très gros.

Dieu s’aperçut qu’il lui restait très peu de terre pour terminer.

Manquaient la queue, les yeux, et les oreilles.

Dieu fit alors à l’économie : queue très courte et sans poils, deux petites boules pour les yeux, et deux oreilles à pavillons ronds et courts, avec un conduit pour rentrer dans la tête.

Il fixa ces dernières parties sur le haut de la tête, et il donna un nom à la bête pour lui donner vie. Comme le whisky faisait encore effet, il l’appela hippopotame, car il voulait marquer le fait d’avoir créé une créature amphibie de fleuve et un quadrupède capable de pédaler.

hippo3.JPG  hippo4.JPG

Il mit l’hippo à l’eau. Celui-ci nagea aussitôt en agitant ses pattes, ce qui mit Dieu en joie.

Malheureusement, au bout de quelques minutes, l’hippo sortit de l’eau  et s’ébroua, secouant la tête de tous côtés. Ce faisant, déséquilibré, il manqua se casser la figure.

Dieu se tourna alors vers sa créature et lui demanda ce qui n’allait pas.

L’hippo lui dit alors respectueusement qu’il était très satisfait de son corps rond et pneumatique, de sa peau glabre lui permettant de glisser dans l’eau, de ses pattes courtes et pagayantes, de sa très grosse tête, mais pas du tout de ses oreilles, trop petites et trop courtes pour chasser l’eau qui s’installait dans les pavillons, et finissait par faire un floc désagréable dans son crâne.

Il se compara à frère éléphant et se plaignit modestement.

Dieu réfléchit.

Il étendit la Main sur les oreilles de l’hippopotame. Les conduits auditifs reçurent un petit clapet permettant de les fermer en plongée, et les pavillons se mirent à remuer d’avant en arrière pour évacuer l’eau restante.

Dieu lui demanda d’essayer le fonctionnement par lui-même. L’hippo plongea, ressortit juste la tête et fit vibrer ses oreilles.

L’hippo ouvrit sa gueule en signe de reconnaissance et de plaisir. Sa tête était libérée de l’eau.

Dieu vit que cela était bon.

Et ce fut la fin du sixième jour.

hippo2-copie-1.JPGTexte de Geneviève E.

 


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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 06:09

village vacant

 

La visite d'un petit village typique (ou presque),

points de vues en vingt six lettres.

 

 

 

Is this Africa ? Par Véronique

 

A l’entrée du village, notre guide,

Beau rang de trois stylos à la poche,

Chaussures blanches de sapeur.

Déambulation commentée d’un piège à l’autre :

Embuscade pour souris,

Fosse à koudou,

Gloussements de l’hippo caller,

Haute hutte à poulets.

In the former times, he said …

Jeu de lumière sur la case du chef,

Karma du forgeron aveugle,

Langueur du vent dans les papayés. 

Medicine man, we call him Sangoma, he said …

Nid sur la tête,

Ornements aux épaules,

Plumes à la ceinture.

Que reste-t-il de vrai ? 

Rien que des soupçons 

Songs for no miracle, he said …

Tamtam à contretemps,

Unité éclatée,

Vaine reconstitution,

Walkyries en tee-shirt,

Xylophone à la dérive.

Y aura-t-il dans mon souvenir d’autres Afriques, j’y songe …

Zèbres évadés de mes rêves éveillés ?

 

abc4

 

Alphabète Par Anomy, Geneviève E et Mag

 

A comme Attrape-touriste

B comme Bazar à pièges en démo (cf A dans la version souris, chacal ...)

C comme "c'est c'que j'expliquais", expression fréquente d'une cicerone brouillon, souvent utilisée sans explications préalables

D comme Danse non organisée(cf A)

E comme Eau du Condo (ruisseau local) à défaut de Taffel (houblon local)

F comme Forgeron, seul habitant du village 

G comme Godasse en serpent au dernier chic caprivien

H comme Hippo caller (Cf A dans sa version hippopotame)

I comme Indunas, celui qui a les chaussures (cf G)

J comme

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’un Sangoma inconnu, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait le même
Ni tout à fait un autre, et m’aime et me comprend.

Car il me comprend, et mon coeur, transparent
Pour lui seul, hélas ! cesse d’être un problème
Pour lui seul, et les moiteurs de mon front blême,
Lui seul les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-il brun, blond ou roux ? – Je l’ignore.
Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore 
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.  

K comme Katrina, Katoucha, Kamba et Kuecha, spécialistes en pas de quatre namibien 

L comme Lance : Ne reste que la chance au grattage

M comme Moustique : pas de piège pour ça (cf B)

N comme Nuage, objet décoratif du ciel permettant d'améliorer les photos

O comme Ordure, unique preuve de vie, preuve à l'appui  

P comme Pas de quatre version namibienne (cf A)

Q comme Quand est-ce qu'on part ?

R comme Recycling de rats en pièges à chacaux (cf B)

S comme Sangoma : homme masqué assumant pleinement ses fonctions de médecin (surtout pas cf F)

T comme Tip Box (cf A) 

U comme urne funéraire (cf T)

V comme Village Vacant Familial (cf A)

Www.conferA.com

X comme Xylophone : Bontempi version sangoma

Y comme Y'a rien à voir dans ce village (cf A)

Z comme zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz

 

 

abc1 abc3-copie-1
abc5-copie-1 abc2

 

tip box-copie-1

 

Images Geneviève E & Mag

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 14:28

... la métaphore...

 

metaphore.JPG

 

...en toute modestie, bien sûr !

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 10:10

Mademoiselle, mot féminin antédiluvien

Chronique 10  d’Alix, féministe

J’ai beaucoup fait la queue cette semaine pour cause de mise à jour administrative. Banque,  passeport, analyses de sang, inscriptions de rentrée des classes … je ne vous raconte pas ma vie mais ça permet d’observer ses congénères sous pression. Particulièrement les femmes, car il y a beaucoup de femmes qui font la queue pour des démarches administratives. Je suppose que les hommes sont au boulot pendant ce temps-là. Bref, ce n’est pas le sujet, pas aujourd’hui.

 Je faisais donc ma troisième queue de la journée quand c’est arrivé. Déjà 20 minutes dans les pattes, station debout. Le temps d’écouter ces gens remplir des formulaires d’état civil. Et le guichetier (oui y en avait qu’un) qui régulièrement demande assez fort pour qu’on l’entende du bout de la queue : « Madame ou Mademoiselle ? ». Non seulement les femmes sont nombreuses dans la queue, mais en plus, apparemment, elles ne cochent pas toutes les cases. J’ai donc vu une quinqua susurrer Mademoiselle tandis qu’une primo-étudiante lui claironna un superbe Madame. Et puis il y en a eu une, juste devant moi, qui sentait la vanille. J’admirais depuis 20 minutes sa nuque au blond chignon relevé où nichait une grappe de grains de beauté. Et c’est arrivé. Elle n’a pas coché la case. Il a demandé « Madame ou Mademoiselle ? ». Elle a répliqué « Et vous, c’est Monsieur ou Mondamoiseau ? ». Il a rougi comme qui vous savez

Alix 

alix10.JPG

mcommemagdeleinePhoto  

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23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 08:49

pmassonind3.JPG
De quoi s'agit-il ? Le voyage n'est qu'un prétexte et un support, pour saisir à la volée des instants magiques où s'expriment le fugace et le permanent, les instants d'équilibre qui n'ont de sens ni quelques secondes avant ni quelques secondes après, l'instant décisif qui est la quintessence et le résumé de la vie.
L'oeil saisit -ou ne saisit pas- ce quelque chose qui fait une oeuvre d'art d'un paysage, d'un objet, d'un visage, d'une scène de rue.

 

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Et donc quelques photos d'un long voyage en Indonésie : la silhouette d'une femme dans la pénombre d'une boutique à Bali; le visage plein d'attention d'un enfant sur une moto à Java; la silhouette d'un homme dans la mer des Célèbes; deux fillettes musulmanes qui rentrent chez elles le soir; un enfant qui imite les grands dans sa tenue de policier.

 

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Quelques images loin des clichés, qui expriment la même histoire au delà de leurs différences : la beauté et l'intensité de la vie.

 

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Textes et images : Patrick MASSON

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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 15:06

Carte postale de déambulation africaine par Véronique qui nous livre ce qu'on ne peut pas photographier

 

La mémoire des marins passant le Cap de Bonne Espérance, le goût du gemsquash trop salé, le sable des dunes rouges du Namib crissant sous la dent, le vent dans les arbres morts, tout la germanitude embrumée de Swakopmund, le cri de l’otarie, un vol de nuages à l’aplomb de Skeleton Coast, l’odeur mêlée d’encaustique et de menthe poivrée qui s’élève des arbres pétrifiés venus du Soudan à la nage voici 4000 ans, l’humour des girafes, les chaos du camion, une voie émue qui fait revivre la rencontre  des éléphants et de l’hippo, la désespérante sincérité des San, le doux clapotis de l’Okavango, la bande mauve de l’arc-en-ciel traversant les Victoria Falls, le désir de revenir. Tranquillement.

 

photo.JPG

Photo Mag et plein d'autres du soleil en cliquant sur l'image

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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 08:37

Dans le RER, une femme s’épluche les doigts avec des dents, examine les peaux ainsi découpées et les mange. C’est du cannibalisme ?

 

Ne jamais se souvenir de ses rêves et un matin se réveiller en sursaut. Prisonnière dans un appartement bombardé par des roquettes qui ressemblent à des fléchettes, avec une quête, retrouver ses pompes disparues, fouiller et n’en trouver que des trop petites ou des trop grandes. Ca s’explique ?

 

Un tramway flambant neuf, entre la porte d’Ivry et la porte d’Orléans, suffisamment tard dans la matinée et éloigné de l’heure du déjeuner pour trouver une place assise, et laisser vagabonder ses idées à travers le carreau dans la quiétude des paysages urbains défilants et du gazon vert tendre luisant entre les rails. Quatre personnes montent à grands fracas de hurlements, de paquets de chips froissés et de chewing gums mâchouillés bruyamment. Constater à leur descente les miettes et les papiers laissés sur le sol, se dire qu’ils devaient être Roms. C’est du racisme ?

 

Partir à la campagne pour fuir le brouhaha de la ville, les insomnies des voisins et les décibels des écrans plasma. Se réveiller au petit matin et goûter le plaisir du silence, comme une jouissance. Remarquer l’absence de sons et même celui des oiseaux partis s’abriter des gouttes. Ouvrir un livre et plonger dedans sans arrière pensée. Et puis réaliser que les coups de feux sont réels, et répétés selon un rythme soutenu mais imprévisible. Ball trap insinué entre les neurones. C’est une punition ?

 

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 20:46

Quelque part, au milieu du parc d’Etocha, une étendue d’eau circulaire et entourée de pierres. Eau bleue frémissante où se reflètent quelques arbres dénudés composent le paysage visuel et sonore. Dans l’hiver austral, à l’heure la plus chaude, marigot est déserté des animaux de la savane. Sous un soleil de plomb, ballet de moineaux pour un tourbillon silencieux. Une tonnelle en bambou et l’ombre des acacias abritent des touristes aux multiples nationalités, guettant le fauve qui viendra se désaltérer. Des zèbres, gnous ou autres antilopes, ils sont blasés. Chacun vit à son rythme, téléobjectifs aux aguets, digestion entamée, rêverie douce, attente impatiente. A perte de vue, les herbes de la savane africaine, sa paille jaunie, ses cailloux posés au hasard, ses arbustes ondulants. Oiseaux bleus à l'œil orange volettent de pierre en branche. Habitants d’ici en liberté.

 

marigo.JPG


Quelque part, au milieu du parc d’Etocha, une étendue d’eau circulaire et entourée de pierres. Eau bleue effervescente agitée de remous où des corps dénudés sautent en braillant et en gesticulant. Dans l’hiver austral, à l’heure la plus chaude, une piscine surpeuplée de touristes aux multiples nationalités, guettant rafraîchissement et détente forcenée. Sous un soleil de plomb, les cris fusent, plongeons se succèdent. Brouhaha, cacophonie, babel éphémère. La vue s’arrête sur les bâtiments en béton d’un lodge abritant ceux qui déjeunent encore dans le fracas des couverts et de la vaisselle en inox. Intrusion sonore, vacarme assourdissant résonnent sous les acacias et les tonnelles en bambou. Oiseaux bleus à l’œil orange attendent les miettes et s’impatientent. Habitants d'ici aux aguets.


marigo3.JPG

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